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Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 742 (03/2025)

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Harmonia Muindi   HMM905383 

Code barres / Barcode :
3149020951811


 

Analyste: Denis Morrier

Geoffroy Jourdain célèbre l'éternelle modernité du retour à l'antique en confrontant quelques pages d'aujourd'hui aux compositions les plus fameuses de « l'avant-garde du passé » qui revivifiaient les trois « genres » musicaux antiques : le diatonique, le chromatique et l'enharmonique. Le grave et torturé Calami sonum de Rore bénéficie de deux lectures, l'une instrumentale, l'autre vocale. Deux fines perles de Vicentino (dont le traité L'Antique Musique adaptée à la pratique moderne est publié à Rome en 1555) voisinent avec les chromatismes aventureux de Mi-chelangelo Rossi et les « étranges harmonies d'amour » de Sigismondo d'India - madrigal qui donne son titre à l'album.

 

Chaque interprétation est judicieusement pensée et réalisée. Les polyphonies se parent de reliefs mouvants et de chatoyantes couleurs, grâce à des effectifs vocaux (chœurs, ensembles, solos) et instrumentaux (avec harpes, violes, flûtes) sans cesse renouvelés. Un complexe accordage se révèle déterminant dans la plupart des pièces : Jourdain introduit ainsi deux harpes à triple rang de cordes, ayant chacune son accord spécifique, pour distinguer dièses et bémols et faire sonner les délicates enharmonies. Les joyaux empruntés à Gesualdo (l'erratique Moro lasso , le tragique Io pur respiro) sont également revisités : pour donner à la pièce une dimension théâtrale inédite, S'io non miro, non moro est confié à un ténor, un consort de violes assumant les autres voix.

 

Le programme est structuré autour du VincentinoOo de Francesca Verunelli (née en 1979) : chacun des cinq mouvements de ce polyptyque vivement coloré dialogue avec la composition d'un maître ancien. Un duo de harpes met en lumière les rugueuses enharmonies (II), une polyphonie foisonnante a cappella convoque l'ombre de Ligeti en un extatique crescendo ascendant (IV) auquel succède un glissement descendant continu, du chœur et de violes suraiguës (V). Une précieuse mise en perspective dans le goût de l'humanisme renaissant, qui viendra compléter l'« Italia mia » du Huelgas Ensemble (Sony, 1991), la « Musica volcanica » du Gesualdo Consort (Sony, 2003) ou encore la « Musa latina » de Daedalus (Alpha, 2008).

 


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